Ils avaient – nous avions – des pinceaux de différentes tailles, de la gouache blanche et de l’encre noire. Nous corrigions patiemment les taches faites sur nos tirages. Les taches des uns n’étaient pas toujours les taches des autres et quand les politiques considéraient que l’un des leurs faisait désormais tache sur les images, ils s’attelaient rapidement à la tâche pour faire disparaître les parias à coups de poils de martre.
Ceux qui étaient les plus impressionnants étaient sans doute les retoucheurs de quadris (images couleur en CMJN) des ateliers de photogravure. Un ton chair trop bleu, quelques rougeurs sur une peau, ils vous faisaient disparaître des détails ou vous basculaient des couleurs à coups de ferricyanure de potassium, film par film, patiemment et à l’aveugle. Ils faisaient alors “descendre le point de trame”. Magique !
Aujourd’hui le pinceau est une souris ou au mieux un stylet. Cela n’en rend pas moins complexe le travail de retouche. Et n’allez surtout pas croire que tout se fait en deux clics. La retouche photo est avant tout l’école de la patience.